Cette correspondance, entretenue entre le compositeur espagnol Manuel de Falla et la claveciniste franco-polonaise Wanda Landowska, suit les traces d?une amitié dont on sait qu?à un moment donné, elle s?est refroidie. Mais elle a été profonde : « trop précieuse et trop élevée pour qu?on l?expose au moindre doute » écrivait Landowska en 1927.
La correspondance débuta en 1922, à l'époque où la célèbre claveciniste était en tournée en Espagne. L'opéra El retablo de maese Pedro de Manuel de Falla était un sujet récurrent. Landowska joua la partie de clavecin lors de la création de cet opéra à Paris.
La correspondance avec Eva Landowska, mère de Wanda, qui joua le rôle d'intermédiaire pendant les tournées de sa fille, a été incluse. Les paroles réconfortantes de Falla à l'adresse de Wanda après le décès inopiné d'Eva reflètent la profonde affection qui les unissait. Le Concerto (pour clavecin et orchestre de chambre) que devait composer Falla pour Landowska était un autre thème récurrent. La création de cette ½uvre ayant été décevante, les deux épistoliers prirent leurs distances et la fréquence de leur correspondance diminua rapidement. Ils continueront à s'écrire jusqu'en 1931.
Falla souffrait à l'époque d'une mauvaise santé. Les troubles politiques influencèrent également sa situation et il s'exila en 1939 en Argentine. En tant que femme juive, d'origine polonaise Wanda Landowska se vit contrainte de quitter sa maison à Saint-Leu-la-Forêt, près de Paris, en juin 1940. Tous ses biens furent ensuite confisqués par les Allemands. Elle s'exila en 1941 aux États-Unis. Dix lettres de Falla à Landowska ont finalement été retrouvées. Trois ont été remises vers 1982. Le lieu où ils ont été retrouvées demeure inconnu. Sept lettres conservées en Allemagne par une famille de Nuremberg ont pu être remises entre 1993 et 2001.
Étant donné que la majorité des lettres de Falla à Landowska n?a pas survécu à la guerre, la correspondance a dû en partie être reconstituée à partir des brouillons rédigés à la main par Falla.