Argumento de Paysans de Vieille-castille Aux Xvie Et Xviie Siècles
Siècle d'or, siècle de fer : il est tentant d'opposer l'Espagne des deux premiers Habsbourg à celle de leurs successeurs ; cependant, l'art et la littérature d'un côté, les provinces périphériques de l'autre, peu ou moins affectées par le déclin, sont là pour montrer qu'il s'agit d'une vue partielle, valable seulement peut-être en ce qui concerne le centre de la Péninsule et pour certains aspects bien particuliers, l'économie et la démographie principalement. Mais, même en se limitant au centre ancien du royaume, il y a une certaine contradiction entre la floraison des arts, témoins et fruits de la richesse, et la décadence économique si souvent déplorée par les contemporains : si celle-ci ne fait pas de doute, il faut imaginer que ce gâteau plus petit a été partagé autrement, que les riches en ont eu une plus grosse part ou, si l'on veut, que le transfert des richesses s'est fait de plus en plus au profit des « classes improductives », ce qui a pu, pendant un certain temps, entretenir l'illusion sur la puissance castillane. Quelles sont les relations entre population et subsistances ? Quelle part accorder à la démographie dans l'explication de l'évolution économique et sociale ? et, plus précisément, pourquoi, au XVIe siècle, la production céréalière peut-elle suffire, tant bien que mal, à nourrir un peuple qui ne cesse de s'accroître, alors qu'au siècle suivant, malgré le repli sur les meilleures terres, elle n'y parvient plus ? Ce sont les principales questions qui apparaissent en filigrane tout au long de cet ouvrage.0