Argumento de Campagnes Et Monts de Tolède Du Xiie Au Xve Siècle
Pour l'historien plus familier du reste de l'Europe médiévale, et particulièrement de la France, qui aborde Tolède et ses campagnes dans la seconde moitié du XVe siècle, le paysage offre peu de traits susceptibles de le dérouter au premier abord. Cependant déjà, à ce premier niveau d'examen, un certain nombre de traits ne peuvent manquer de retenir l'attention et, montrent que, s'il existe de grandes analogies avec les villes et les campagnes de l'Europe moyenne, il n'est pas possible d'appliquer tout uniment ses schémas valables au Nord des Pyrénées, et, surtout, que cette analogie est probablement le résultat d'une évolution toute différente. Fait d'une succession d'exposés denses, l'ouvrage de Jean-Pierre Molénat réunit une masse considérable d'informations sur les structures sociales, économiques et institutionnelles de la cité et de l'influence qu'elles ont exercée sur l'organisation de l'espace rural qu'elle contrôlait. De celui-ci il a minutieusement décrit le retour à la vie, longtemps retardé par les incursions de plus ou moins grande envergure des Almoravides puis des Almohades. Les membres de l'oligarchie urbaine, maîtres du sol, ont visé à reconstituer, sans y parvenir complètement, le réseau des habitats - les qarya-s - de l'époque musulmane. Les crises du XVIe siècle ont entraîné un réaménagement de l'espace marqué par l'extension de la seigneurie foncière, la concentration de l'habitat et l'« affirmation » de la communauté villageoise, tandis qu'au sein de l'oligarchie urbaine, grossie d'éléments extérieurs, certains lignages déclinaient alors que d'autres s'intégraient à la haute noblesse du royaume de Castille. Tolède, longtemps cas singulier, ne constitue plus désormais une exception.0